In DeusInAdiutorium L'introït de ce dimanche emprunt son texte au psaume 69 (versets 2, 3 et 4). C'est un appel individuel (Dieu vient à MON secours). 

"La présence exceptionnelle de ce verset, en ce dimanche, au début de la liturge eucharistique, invite à penser la fragilité humaine comme l'assise irremplaçable de toute action liturgique et à envisager son assomption dans la dynamique sacramentelle"  'Père F. Cassingena-Trévidy in Introït III page 149) 

L'antienne se compose très clairement de trois propositions
A- Deus, in adiutorium meum intende ... (cadence sur DO)
B- Domine, ad adiuvandum me festina ... (césure importante du discours sur DO)
C- confundantur et revereantour inimici mei ...(cadence secondaire sur LA)
    qui quaerunt animam meam ... (cadence ffinale sur SOL, étrangère à la couleur de l'introït)
Deus, in adiutorium meum intende
L'intonation est déclamatoire, invocatrice, avec son intervalle de quarte DO-FA et sa coupure neumatique expressive, (pes quadratus, tenete E) qui invite à ne pas escamoter le FA. Mais il ne faut pas se reposer après ce vocatif clair et franc : la phrase entière doit fuser d'un trait pour répondre à sa nature d"appel au secours. L'accent tonique de adiutorium, mot thématique fort de la pièce, représente bien sur un pole attractif. On remarquera comment il est préparé par deux punctum legers. Un récitatif s'amorce sur la corde FA: le dessin mélodique adiutorium meum n'est pas sans évoquer a l'oreille la formule de Deus in adiutorium qui ouvre la célébration des Heures de l'office divin : do-re-do-si-do, ou do re-do-si bemo-do-do.
Domine, ad aduvandum me festina
Nouveau vocatif, différencié du précédent par sa structure mélodique inversée qui met l'accent au grave. Sur la finale de Domine, le demi-ton mi-fa-mi ajoute une discrète nuance d'expectative. Le dessein mélodique de adiuvandum, descendant - condescendance de I'aide sollicitée - forme  antithèse avec  celui de adiutorium ascendant. On veillera scrupuleusement à assurer une bonne conduction mélodique (parce que logique) entre adiuvadum et me ; au demeurant le pes quadratus (E) est là pour garantir au pronom personnel (désignant de surcroît l’intéressé) toute sa présence, toute son intensité, et assurer le retour a la corde FA. La première syllabe de festina a la légèreté d'une broderie, cependant que la cadence du mot forme une rime musicale avec intende de la phrase précédente (le processus d'écriture est une sorte d'indicateur rhétorique quant à la symétrie des deux propositions, autrement dit une traduction musicale du parallélisme biblique), Recommandé a une attention particulière par la triple pulsation unissonique sur l'accent de adiuvcandum, le degré Do est très sensiblement présent dans l'ensemble de la phrase.
 Confundantur et revereantur inimici mei qui quaerunt animam meam
La corde DO se fait encore plus éloquente dans ce passage dont le quasi syllabisme s'accorde particulièrement avec I'espèce de sommation énergique qui est exprimée. L’écriture pneumatique est cursive (nombreux punctum legers), sauf à ce que la syllabe prétonique de confundantur prépare la diction de l'accent par une double pulsation unissonique (bivirga avec augete), La finale de confundantur est assortie d'un statim (L),"aussitôt", et celle de revereantur d'un humiliter (L), "en descendant". On remarquera le parallélisme entre les deux verbes confundantur et revereantur : même fioriture sur l'accent tonique, même déposition sur le DO. Dans son rigoureux syllabisme, le mot inimici (un autre mot-clef de cette antienne) demeure très expressif, très proche du parlando, avec sa syllabe accentuée située a un degré seulement au-dessus de la corde ; les deux uncinus successifs de la syllabe accentuée et de la syllabe de déposition répondent aux deux punctum successifs des deux syllabes protoniques.  De ce double points de vue de la vigueur du ton et de la sobriété neumatique, on comparera cette écriture de inimici à cette même mot dans l'introït Dominus illuminatio mea (10e dimanche du temps ordinaire ), dans le graduel Adiutor (samedi de la 1ère semaine de Carême) et dans l'offertoire Ad Te levavi. (1er dimanche de l'Avent) La mélodie atteint une première fois la finale modale sur mei dont la cadence sur LA évoque néanmoins le protus ; quaerunt animam est intense, "animé" 'suite d'uncinus expressifs), l'articulatiuon de animam et de meam solidement assurée par un pes quadratus.  (Père Cassingena-Trevidy dans Introïr III)

Les chants propres de ce dimanche sont ici >>>
Les textes liturgiques à méditer sont ici >>>