imgae temps ordinaireDès le lendemain de la solennité de la Pentecôte nous entrons dans un nouveau cycle de 26 semaines du Temps dit Ordinaire ou PER ANNUM, durant lesquelles l'Esprit de la Pentecôte restera présent dans l'Eglise. Il débute avec deux fêtes d'exception, deux solennités : Celle de la Très Sainte Trinité, fondement de notre foi en Dieu trine : Père, Fils et Esprit-Saint et celle ensuite du Corps et du Sang du Christ, communément appelée Fête-Dieu .

Après ces deux grandes fêtes suivent une série de 24 dimanches dits du Temps Ordinaire.

Nous vous présentons semaine après semaine,

  • Une description sommaire du sens de la fête , 
  • des liens qui vous permettent de vous familiariser avec les chants de la messe
  • des liens sue le site AELF pour que vos puissiez lire et méditer les lectures de la Parole de Dieu

In DumClamarem 15ToCQuand j’ai crié vers le Seigneur il a écouté ma voix pour me délivrer de ceux qui
m’assiègent. Il les a humiliés, lui qui est avant les siècles et demeure éternellement.
Décharge-toi de tes soucis sur le Seigneur et lui-même prendra soin de toi.
Ô Dieu exauce ma prière et ne méprise pas ma supplication, regarde-moi et exauce-moi.

(Psaume 54, 17, 18, 19, 20, 23, 2)

Ce chant d’entrée est tiré du psaume 54. Un beau psaume contemplatif qui contient de nombreuses perles par exemple le verset 7 : « Qui me donnera les ailes de la colombe que je puisse m’envoler et aller me reposer, fuir au loin et demeurer dans la solitude. » Le psalmiste est dans une situation assez dramatique. Il a été traqué par les méchants qui habitent la cité, il a même été trahi par un ami très cher. Et dans ce contexte d’abandon et de détresse, il se tourne vers le Seigneur, son seul espoir, sa seule assurance. C’est un psaume de confiance dans une situation humaine très pénible et même dangereuse. L’Église a fait sienne cette prière. L’Église d’aujourd’hui peut la redire, elle qui vit des situations analogues. Ne peut-on pas voir dans la trahison de l’ami l’apostasie des nations qui ont été chrétiennes et qui ne le sont plus ? Ou notre propre pays qui rejette toujours plus Dieu dans les sphères invisibles de la société comme pour l'étouffer ou au moins ne plus être dérangé par lui ? Le compositeur de ce chant d’entrée a fait de plusieurs versets de psaume un assemblage cohérent mais qui comporte des omissions par rapport au texte original. Sa mémoire l’aurait-elle trahi ? Il faut se méfier de ce genre de jugement, car les anciens avaient une mémoire souvent beaucoup plus développée que la nôtre. Alors était-ce intentionnel ? Il y a des chances, même si l’on peut estimer qu’il a omis quelques belles expressions : Lire la suite >>>>

Retrouver les enregistrements et partitions de ce dimanche  ici >>>
Et les lectures saintes ici >>>>

In EcceDeus 16To« Voici que Dieu vient à mon aide ; le Seigneur est le soutien de ma vie. Détourne le mal sur mes ennemis. Dans ta vérité détruis (disperse)-les, Seigneur, toi mon protecteur. O Dieu par ton nom sauve moi. Par ta puissance rends-moi justice. » (Psaume 53, 6,7,3)

Ce psaume 53 est très bref, c’est une supplication individuelle attribuée à David alors qu’il était poursuivi par Saül qui voulait le faire périr.

Il y a deux parties bien distinctes dans ce psaume :
la première partie est un appel au secours : « O Dieu sauve moi, O Dieu entends ma prière... » dans un contexte où la vie du psalmiste est menacée.
Et puis la deuxième partie est au contraire très sereine, comme si Dieu était déjà passé à l’acte ou était en train de le faire. Et c’est notre introït.

Ce cri de confiance Ecce Deus, Voici Dieu, ce cri de foi qui répond à l’athéisme aveugle et méchant des hommes sans Dieu. Il y a dans ce chant des expressions qui peuvent nous heurter. On demande au Seigneur de détourner le mal sur nos ennemis et même de les disperser, terme qui traduit assez mal l’intention du psalmiste, car il faudrait plutôt dire « anéantis-les ». Lire la suite

Retrouver les enregistrements et partitions de ce dimanche  ici >>>
Et les lecture ici >>>

In deusInLoco 17ToDeus in loco sancto suo Deus qui inhabitare facit unanimes in domo 
Ipse dabit virtutem et fortitudinem plebi suae.
V/ Exsurgat Deus, et dissipentur inimici eius Et fugiant, qui oderunt eum, a facie eius.

Dieu est dans son Lieu Saint, Dieu qui rend unanimes les habitants de la maisonnée ; 
C’est lui qui donnera la force et la vaillance à son peuple. 
V/ Que Dieu se lève et que ses ennemis se dispersent, 
Et qu’ils fuient devant sa face, ceux qui le haïssent ! (Ps 67, 6-7, 36 et 2)

Chaque assemblée dominicale commémore la résurrection et le psaume 67 qui a inspiré notre introït est souvent utilisé dans la période pascale. Il commence par Que Dieu se lève et que ses ennemis se dispersent (v. 2) qui est repris dans le verset d’introït. C’est l’invocation de Moïse au moment du départ de l’arche d’alliance (Nb 10, 35).

Le Ps 67 relate l’épopée du peuple hébreu de la sortie d’Egypte à l’intronisation du Seigneur à Sion au temps de la monarchie davidique. Le récit est conçu comme une espèce de processionnal : Dieu, on a vu ton cortège, le cortège de mon Dieu, de mon roi dans le Temple : en tête les chantres, les musiciens derrière, parmi les jeunes filles frappant le tambourin.
Rassemblez-vous, bénissez Dieu ; aux sources d'Israël, il y a le Seigneur ! Voici Benjamin, le plus jeune, ouvrant la marche, les princes de Juda et leur suite, les princes de Zabulon, les princes de Nephtali. (Ps 67, 25-28)

Processional liturgiquement actualisé dans une cérémonie de louange au temple pendant laquelle ce psaume était chanté
(on pense à une fête automnale à cause du v. 10 : Tu répandais sur ton héritage une pluie généreuse) : 

Royaumes de la terre, chantez pour Dieu, jouez pour le Seigneur, celui qui chevauche au plus haut des cieux, les cieux antiques. Voici qu'il élève la voix, une voix puissante ; rendez la puissance à Dieu. Sur Israël, sa splendeur ! Dans la nuée, sa puissance ! Redoutable est Dieu dans son temple saint, le Dieu d'Israël ; c'est lui qui donne à son peuple force et puissance. Béni soit Dieu ! (Ps 67, 33-36)
Cet exode du peuple hébreu rappelle celui de son Seigneur lui-même, en tête de son peuple, du Sinaï vers la montagne sainte de Sion : Chantez pour Dieu, jouez pour son nom, frayez la route à celui qui chevauche les nuées. Son nom est Le Seigneur ; dansez devant sa face. (Ps 67, 5)
Dieu, quand tu sortis en avant de ton peuple, quand tu marchas dans le désert, la terre trembla ; les cieux mêmes fondirent devant la face de Dieu, le Dieu du Sinaï, devant la face de Dieu, le Dieu d'Israël. (Ps 67, 8-9)

Sion où il résidera éternellement dans son temple, où les adversaires une fois mis en fuite les rois de la terre viendront apporter leurs présents (v. 30) : Mont de Basan, divine montagne, mont de Basan, fière montagne ! Pourquoi jalouser, fière montagne, la montagne que Dieu s'est choisie pour demeure ? Là, le Seigneur habitera jusqu'à la fin. (Ps 67, 16-17) (lire la suite  http://www.bible-parole-et-paroles.com/2019/07/deus-in-loco-sancto-suo.html)

Retrouver les enregistrements et partitions de ce dimanche ici >>> 
Et les lectures ici >>>

In DeusInAdiutorium L'introït de ce dimanche emprunt son texte au psaume 69 (versets 2, 3 et 4). C'est un appel individuel (Dieu vient à MON secours). 

"La présence exceptionnelle de ce verset, en ce dimanche, au début de la liturge eucharistique, invite à penser la fragilité humaine comme l'assise irremplaçable de toute action liturgique et à envisager son assomption dans la dynamique sacramentelle"  'Père F. Cassingena-Trévidy in Introït III page 149) 

L'antienne se compose très clairement de trois propositions
A- Deus, in adiutorium meum intende ... (cadence sur DO)
B- Domine, ad adiuvandum me festina ... (césure importante du discours sur DO)
C- confundantur et revereantour inimici mei ...(cadence secondaire sur LA)
    qui quaerunt animam meam ... (cadence ffinale sur SOL, étrangère à la couleur de l'introït)
Deus, in adiutorium meum intende
L'intonation est déclamatoire, invocatrice, avec son intervalle de quarte DO-FA et sa coupure neumatique expressive, (pes quadratus, tenete E) qui invite à ne pas escamoter le FA. Mais il ne faut pas se reposer après ce vocatif clair et franc : la phrase entière doit fuser d'un trait pour répondre à sa nature d"appel au secours. L'accent tonique de adiutorium, mot thématique fort de la pièce, représente bien sur un pole attractif. On remarquera comment il est préparé par deux punctum legers. Un récitatif s'amorce sur la corde FA: le dessin mélodique adiutorium meum n'est pas sans évoquer a l'oreille la formule de Deus in adiutorium qui ouvre la célébration des Heures de l'office divin : do-re-do-si-do, ou do re-do-si bemo-do-do.
Domine, ad aduvandum me festina
Nouveau vocatif, différencié du précédent par sa structure mélodique inversée qui met l'accent au grave. Sur la finale de Domine, le demi-ton mi-fa-mi ajoute une discrète nuance d'expectative. Le dessein mélodique de adiuvandum, descendant - condescendance de I'aide sollicitée - forme  antithèse avec  celui de adiutorium ascendant. On veillera scrupuleusement à assurer une bonne conduction mélodique (parce que logique) entre adiuvadum et me ; au demeurant le pes quadratus (E) est là pour garantir au pronom personnel (désignant de surcroît l’intéressé) toute sa présence, toute son intensité, et assurer le retour a la corde FA. La première syllabe de festina a la légèreté d'une broderie, cependant que la cadence du mot forme une rime musicale avec intende de la phrase précédente (le processus d'écriture est une sorte d'indicateur rhétorique quant à la symétrie des deux propositions, autrement dit une traduction musicale du parallélisme biblique), Recommandé a une attention particulière par la triple pulsation unissonique sur l'accent de adiuvcandum, le degré Do est très sensiblement présent dans l'ensemble de la phrase.
 Confundantur et revereantur inimici mei qui quaerunt animam meam
La corde DO se fait encore plus éloquente dans ce passage dont le quasi syllabisme s'accorde particulièrement avec I'espèce de sommation énergique qui est exprimée. L’écriture pneumatique est cursive (nombreux punctum legers), sauf à ce que la syllabe prétonique de confundantur prépare la diction de l'accent par une double pulsation unissonique (bivirga avec augete), La finale de confundantur est assortie d'un statim (L),"aussitôt", et celle de revereantur d'un humiliter (L), "en descendant". On remarquera le parallélisme entre les deux verbes confundantur et revereantur : même fioriture sur l'accent tonique, même déposition sur le DO. Dans son rigoureux syllabisme, le mot inimici (un autre mot-clef de cette antienne) demeure très expressif, très proche du parlando, avec sa syllabe accentuée située a un degré seulement au-dessus de la corde ; les deux uncinus successifs de la syllabe accentuée et de la syllabe de déposition répondent aux deux punctum successifs des deux syllabes protoniques.  De ce double points de vue de la vigueur du ton et de la sobriété neumatique, on comparera cette écriture de inimici à cette même mot dans l'introït Dominus illuminatio mea (10e dimanche du temps ordinaire ), dans le graduel Adiutor (samedi de la 1ère semaine de Carême) et dans l'offertoire Ad Te levavi. (1er dimanche de l'Avent) La mélodie atteint une première fois la finale modale sur mei dont la cadence sur LA évoque néanmoins le protus ; quaerunt animam est intense, "animé" 'suite d'uncinus expressifs), l'articulatiuon de animam et de meam solidement assurée par un pes quadratus.  (Père Cassingena-Trevidy dans Introïr III)

Les chants propres de ce dimanche sont ici >>>
Les textes liturgiques à méditer sont ici >>>

 

 

In RespiceRespice, Domine, in testamentum tuum, et animas pauperum tuorum ne derelinquas in finem :
Exsurge Domine, et iudica causam tuam : et ne obliviscaris voces quaerentium te. (Psaume 73, 19-20,  22-23) 
Ps. Ut quid Deus repulisti in finem : iratus est furor tuus super oves pascuae tuae ? (verset 1)

Jette un regard, Seigneur, sur ton Alliance et n'abandonne pas définitivement les âmes de tes pauvres !u
Debout, Seigneur! Prends fait et n'oublie pas les voix de ceux qui te cherchent !
Ps: Pourquoi, Seigneur, nous as-tu complètement repoussés ? Pourquoi cet orage de ta colère sur les brebis de ton alpage ?

 Le texte original du psaume a été quelque peu transformé comme ceci

19 Ne tradas bestiis animas confitentes tibi, animas pauperum tuorum ne obliviscaris in finem.
20 Respice in testamentum tuum,  quia repleti sunt qui obscurati sunt terra domorum iniquitatum.
21 Ne avertatur humilis factus confusus ; pauper et inops laubabunt nomen tuum.
22 Exsurge, Deus, iudica causam tuam;  memor esto improperiorum tuorum, corum qua ab insipiente sunt tota die.
23 Ne obliviscaris voces quarentium te. Superbia eorum qui te oderunt ascendit semper.

 Le compositeur a donc antéposé 20a à 19b en ajoutant un vocatif Domine qui met d'emblée en vedette le destinataire ; en 19b, ne derelinquas (n'abandonne pas) vient remplacer ne obliviscaris (n'oublie pas), sans doute pour éviter un effet de redite avec 23a qui se trouve très rapproché du fait de la sélection opérée parmi les versets ; quant à la substitution de Domine à Deus en 22a, elle s'explique vraisemblablement par un souci oratoire que confirme amplement, du reste, le traitement mélodique de ce vocatif à l'apex de la pièce, Il en va en comme si l'auteur de ce patchwork avait intentionnellement estompé la présence quelque peu obsédante des ennemis et des malheurs pour aboutir à l'expression d'une prière intense, certes, mais incontestablement plus sereine. 

Ainsi « arrangée», la prière psalmique se décline en trois éléments principaux : 
 

A - Respice, Domine, in testamentum tuum et animas pauperum tuorum ne derelinquas in finem – (cadence sur si) 

B - exsurge, Domine, et iudica causamtuam – (cadence sur la)

C - et ne obliviscaris voces quaerentium te – (cadence sur sol)

 Tritus authente (5° mode) en ROM, Tetrandus plagal (7e mode) en GREG, la pièce fait partie de ces «quelques introïts dont la comparaison » entre les deux répertoires « n'est pas décisive, car le lien entre leurs compositions n’apparaît pas avec une clarté suffisante.»
(D'après Chante et Marche, Frère François Cassingena-Trévidy Tome III, page 166 lire  la suite )

 Retrouver ici >>> les enregistrements et partitions de ce dimanche
Et les lectures ici >>>

 

AssomptionNotreDameLa liturgie propose deux introïts au choix

  • Le premier Signum magnum tiré du livre de Apocalypse au chapitre 12, verset 1 et du psaume Ps. 97  comme verset en mode VII (SOL/RE) d'une allure dynamique et de haut vol bien adapté à l'événement. La musique suit de près le texte qui nous chante la gloire de Marie élevée au ciel.
  • Le deuxième Gaudeamus d'une posture plus classique, un des plus anciens introïts composés à la gloire de Sainte Agathe, première Vierge martyre, morte en 251. Les paroles Agathae martyris ont été changées en Mariae Virginis et de cujus passione en de cujus solemnitate

L'originalité de ce jour réside en le GRADUEL Audi filia dont la musique en mode VII (SOL/RE) nous transporte en hauteur avec la Vierge Marie. Ce graduel chante à l'origine la gloire des Vierges martyres ou pas que l'Eglise honorent depuis le début de son existence. Marie est la vierge des vierges.

Retrouver les chants de cette solennité ici >>>
Et les secondes vêpres ici >>>
Et les lectures sont ici >>>>

Bonne fête de l'Assomption